Une collection de référence
La Cité internationale de la tapisserie a pour mission de conserver, enrichir et mettre en valeur ce grand savoir-faire. Avec un projet scientifique et culturel renouvelé, elle construit une collection de référence permettant de retracer cinq siècles et demi de production en Aubusson.
La collection, propriété du Conseil Départemental de la Creuse, est récente à l’échelle de l’histoire des musées de France. C’est une collection encore jeune, développée depuis moins de 35 ans.
Dès l'origine, le musée a bénéficié du Fonds Régional pour l’Acquisition des Musées mis en place en 1982. Après 30 ans d’enrichissement des fonds par dons, dépôts ou surtout achats, le plus souvent soutenus par le FRAM, la collection aujourd’hui confiée en gestion à la Cité internationale de la tapisserie possède de belles forces. Cependant, certaines périodes sont particulièrement lacunaires du fait de sa jeunesse.
Le XVIIe siècle est bien représenté avec des sujets iconographiques à la mode, qu’ils soient d’origine mythologique (Didon et Enée), littéraire (par exemple, la tenture de Renaud et Armide inspirée par le roman épique La Jérusalem délivrée), ou religieuse (Saint-François d’Assise), avec des artistes diffusés par l’estampe ou attachés à fournir des modèles pour la tapisserie (Isaac Moillon, Simon Vouet, Claude Vignon, etc.).
De même, le courant des peintres cartonniers et la Rénovation de la tapisserie au XXe siècle (Jean Lurçat et ses suiveurs) constitue un point fort de la collection.
En revanche, on remarque par exemple une faible représentation des XV et XVIe siècles ainsi que de la production de tapis et de tapisseries au XIXe siècle.
La mise en place progressive d’une collection de référence
Le constat de la faible représentation de certaines périodes ou de certaines productions en tapisserie d’Aubusson a mis en évidence la nécessité de réaffirmer l'intention originelle d'André Chandernagor, à l’origine du projet de musée en 1981, de construire une collection de référence offrant un panorama complet de la production aubussonnaise du XVe siècle à nos jours.
Un programme raisonné d’acquisitions a été adopté et a notamment permis l’entrée dans les collections de la Millefleurs à la licorne, la plus ancienne des tapisseries marchoises connues à ce jour.
Concernant la tapisserie contemporaine, le Fonds contemporain s'enrichit chaque année grâce aux œuvres lauréates des appels à création de la Cité de la tapisserie.
Des pièces d’une grande diversité
Le chantier des collections, organisé à partir de 2013, a mis en évidence la variété des collections de la Cité internationale de la tapisserie et de l’ENAD d’Aubusson : tapisseries, tapis, maquettes, cartons, broderie sarrasine, etc. Le chantier des cartons de la collection (environ 15 000 pièces) débutera après l'ouverture de la Cité et durera environ 5 ans.
Ces collections vont encore s'enrichir. Un projet est en cours avec le Conseil Départemental du Lot (Atelier-Musée Jean-Lurçat à Saint-Céré) pour le partage et la valorisation conjointe des cartons de Jean Lurçat, légués en indivision aux deux collectivités par sa veuve en 2009.
Les collections en chiffres
440 tapisseries et tapis, dont 330 tapisseries murales (Musée + ENAD).
16 000 œuvres d’art graphique (dont environ 4500 maquettes ou dessins)
50 pièces de mobilier tissé
20 pièces d'outils et de matériel de tissage divers
5 000 pièces tissées en dépôt de l’ENAD (formats moyens, échantillons d’apprentissage).
600 pièces de broderie sarrasine, réalisées par les élèves de l’École de Jeunes Filles de l’ENAD entre 1880 et 1918.