Les Horizons perdus
Du 1er février au 7 septembre 2020, la plateforme de création de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson est investie par l'artiste plasticienne Delphine Ciavaldini, qui y installe une vaste pièce textile, Les Horizons Perdus.
La plateforme de création contemporaine concrétise la fonction de développement de la création contemporaine de la Cité internationale de la tapisserie en mettant en avant des créations originales, issues du Fonds contemporain, les grands “chantiers” de la Cité de la tapisserie comme le projet “Aubusson tisse Tolkien”, ou encore l’accueil d’artistes en résidence. Pour ce début d’année 2020, la Cité de la tapisserie a laissé carte blanche à l’artiste plasticienne Delphine Ciavaldini pour une installation monumentale, Les Horizons perdus, réalisée dans le cadre de son projet de création contemporaine.
Ce projet développé pour la Cité internationale de la tapisserie avait connu une première étape de recherche-résidence soutenue par l’association Lainamac et la Ville de Felletin au sein de l’Église du Château de Felletin, en février-mars 2019, qui avait abouti à une première pièce monumentale : Ceci est mon corps.
[Voir la vidéo de l’installation de 2019 sur YouTube]
Les horizons perdus
Les Horizons perdus est une installation textile monumentale à caractère architectural qui permet de rentrer au cœur des arts tissés et d'en questionner les enjeux de représentativité commune et de sensibilités individuelles.
L’installation a pour motif le tissage au sein de l’habitat, ses champs d’usage et de représentation.
Les matériaux utilisés (fils, laines, soieries, bobines, cantres, embrases, tapis, tapisseries, cartons, calques, flûtes, etc. ), sont issus du recyclage et ont été récoltés sur plusieurs années dans un rayon de dix kilomètres autour de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson.
L’installation est composée de deux parties.
La première, Remettre les pendules en l’air, tente une digestion des usages tissés et les propose en une galerie de totems, présences mythologiques qui nous accueillent.
Les totems s’intègrent peu à peu à un large espace de tissage tridimensionnel où l’on chemine à l’intérieur d’une tapisserie : Les Horizons perdus. L’installation présente un espace dont l’architecture tissée questionne nos repères.
Au cœur des fils, les représentations se multiplient ou échouent, au gré du regard du spectateur.
Photo : Zoé Forget
Les Horizons perdus, texte poétique de Jean-Daniel Baltassat, lu par Delphine Ciavaldini :
L'artiste
Delphine Ciavaldini est originaire du spectacle vivant et pratique les métiers de la scène depuis 25 ans. Cette orientation, qui a commencé par les costumes et accessoires, a bifurqué au fil du temps vers la scénographie et la mise en scène. L’appréhension de l’espace et sa dramaturgie a très fortement influencé sa pratique de plasticienne.
Depuis 2012 elle propose des installations qui s’apparentent à des environnements. Le visiteur qui les traverse et se meut dans les pièces devient un peu plus qu’un spectateur. L’espace est donné en expérience, la circulation permet d’y mêler les enjeux et pensées personnelles ainsi que les consciences et mémoires collectives.
Delphine Ciavaldini construit ses installations avec des matériaux usuels ayant déjà servi et les « recode » afin qu’ils nous disent autre chose de notre quotidien, des liens qui nous unissent aux nécessités qui nous définissent.
Photo : Cité internationale de la tapisserie
Découvrez-en plus sur delphineciavaldini.com
“Femme & Féroce”, entretien avec Delphine Ciavaldini par K et Louna : ses débuts de costumière dans les théâtres de Londres.
“La possibilité d’un Ailleurs”, entretien avec Delphine Ciavaldini sur sa démarche artistique, par K et Louna.
AUTOUR DE L'EXPOSITION
L'ouvrage Les Horizons perdus, aux Éditions de l'Attente
Le 26 février 2020 paraît aux Éditions de l’Attente Les Horizons perdus de Jean-Daniel Baltassat et Stephen Horne – autour de l’installation artistique éponyme de Delphine Ciavaldini à la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson. L'ouvrage est disponible en avant-première à la Cité de la tapisserie à partir du 14 février et présenté à l'occasion d'une rencontre-dédicace avec Delphine Ciavaldini et Jean-Daniel Baltassat le 14 février à 18h30 à la médiathèque de Felletin (23).
Ce livre vient s’inscrire dans une toute nouvelle collection proposée par l’éditeur bordelais, « L’art à lire » dédiée aux écrits sur l’art. L’ouvrage, bilingue français/anglais, est constitué d’un texte introductif poétique par Jean-Daniel Baltassat (traduit en anglais par Jennifer K. Dick) et d’un texte critique et didactique par Stephen Horne (traduit en français par Pascal Poyet), autour de l’œuvre in situ de l’artiste. Un cahier 16 pages d’images en couleur vient s’insérer dans le livre pour restituer la dimension visuelle de l’installation en fils de laine. Photographies de Zoé Forget.