Patrimoine culturel immatériel de l'humanité
En septembre 2009, la tapisserie d’Aubusson a été inscrite sur la liste représentative du "Patrimoine culturel immatériel de l’humanité" par l’Unesco.
La tapisserie d'Aubusson a ainsi sa place parmi toutes les traditions ou les expressions vivantes héritées des ancêtres et transmises aux descendants reconnues par l'Unesco : traditions orales, arts du spectacle, pratiques sociales, rituels et événements festifs, connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou connaissances et savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.
Extrait de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée par l’Unesco le 3 novembre 2003 : « On entend par “Patrimoine culturel immatériel” les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés […]. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité […]. »
Le projet d’inscription de la tapisserie d’Aubusson sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco a été porté entre 2008 et 2009 par le sous-préfet d'Aubusson Bernard Bonnelle, en lien étroit avec Michèle Giffault, alors conservatrice du musée départemental de la tapisserie, et son centre de documentation.
Il s’agissait pour l’État de faire face à la fragilité de la filière et de répondre à la nécessité d’assurer la transmission du savoir-faire, qui était en péril.
Cette reconnaissance des savoir-faire de la tapisserie d’Aubusson repose sur deux axes essentiels :
- L’existence d’une communauté professionnelle qui maintient complète, depuis plus de cinq siècles, la filière de production.
Tous les savoir-faire nécessaires à la production de tapisseries d’Aubusson sont encore présents sur le territoire. Elle comprend deux des quatre filatures qui existent en France, des teinturiers, trois manufactures, huit ateliers, des cartonniers, des restaurateurs, etc. Avec une particularité : sur un petit territoire, ce savoir-faire s’enrichit du fait que tous ces professionnels échangent, accumulant ainsi une expérience collective.
- Le travail d’interprétation des lissiers pour réaliser une tapisserie à partir d’une maquette de créateur.
Produire une tapisserie est un travail "à quatre mains" qui naît des échanges entre le créateur, auteur d’une intention artistique, et le lissier, détenteur du savoir-faire.
Pour les pouvoirs publics, la Cité internationale de la tapisserie, par ses différentes composantes (formation, musée, création contemporaine, accompagnement de la filière professionnelle) constitue une réponse à cette labellisation.
Cette labellisation semble, à l’heure actuelle, être un facteur très positif pour l’aboutissement du projet. Il est en effet porteur d’une éthique de fonctionnement forte qui permet une responsabilisation des acteurs pour construire un projet fédérateur.
Pour aller plus loin
Découvrez les actions du Centre français du Patrimoine culturel immatériel