Cité internationale de la tapisserie
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Exposition la mur et l'espace Aubusson
Exposition

Le mur et l’espace

  • Lieu
    Cité internationale de la tapisserie Aubusson
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  • Public
    Tout public

La Cité internationale de la tapisserie à Aubusson s'associe avec la Fondation Toms Pauli de Lausanne pour proposer une exposition internationale consacrée aux débuts des Biennales de Lausanne dans les années 1960, et le "séisme" qu'elles provoquent dans l'art de la tapisserie et son histoire mondiale. L'exposition se tient dans les salles du centre Jean-Lurçat à Aubusson, un espace conçu pour la tapisserie monumentale.

L’exposition rend compte des métamorphoses rapides qui eurent lieu en l’espace de sept ans, de 1962 à 1969, dans le paysage de la tapisserie au niveau mondial. Les concepts, règles, usages et techniques en vigueur depuis la deuxième Guerre mondiale furent radicalement remis en cause par les premières Biennales de la tapisserie de Lausanne. Conçues par Pierre Pauli, son épouse Alice et Jean Lurçat, alors à l’apogée de sa renommée, ces manifestations internationales avaient pour but de présenter l’actualité de la tapisserie murale. Très rapidement, cependant, ces biennales devinrent l’épicentre d’un séisme apparemment destructeur de la tapisserie dite "traditionnelle" et le creuset d’une nouvelle approche plus libre et s’ouvrant vers le tridimensionnel. La remise en cause arriva par de jeunes créateurs et créatrices, notamment de Suisse et d’Europe centrale et de l’est, qui dès la première édition en 1962 allaient apporter un changement fondamental en questionnant le principe du duo artiste/artisan (le créateur du projet face au détenteur du savoir-faire). Alors que la tapisserie de lisse était jusque-là principalement portée par des artistes masculins, ce changement de paradigme ouvrit la porte à de jeunes plasticiennes cumulant les deux rôles. Les artistes femmes devinrent majoritaires dès 1967 aux Biennales de Lausanne et le restèrent, jusqu’à aujourd’hui encore, dans le mouvement du Fiber Art. En ouvrant la porte aux tissages et aux broderies, la deuxième Biennale de 1965 fit voler en éclats le monopole technique traditionnel et entraîna la "querelle de Lausanne" entre les français et l’organisation suisse. Alors que la tapisserie murale se tournait vers la recherche de textures, des artistes de plus en plus nombreux explorèrent les possibilités tridimensionnelles qu’offrait le medium. La Biennale de 1967 apporta les prémices de l’émancipation du support mural, notamment par la colonne de la Suisse Elsi Giauque, première œuvre textile suspendue dans le vide. L’édition de 1969 entérina ces bouleversements avec de nombreuses pièces qui s’affranchissaient du mur pour devenir sculptures textiles. Montrée la même année à Paris dans les locaux de la manufacture des Gobelins, cette exposition familiarisait ainsi le public français à ces nouvelles expressions textiles. À partir de 1970, les différents courants purent cohabiter et explorer leurs voies propres à leur façon, se croiser, mais rarement s’hybrider.

Commissariat de l'exposition
Bruno Ythier, conservateur, Cité internationale de la tapisserie, Aubusson
Giselle Eberhard Cotton, directrice, Fondation Toms Pauli, Lausanne.
De la tapisserie au Fiber Art. Les Biennales de Lausanne 1962-1995, Giselle Eberhard Cotton et Magali Junet, Fondation Toms Pauli, 2017

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