Recherche et innovation

La Cité se veut un lieu d’expérimentation et d'innovation, de réflexion, sur la tapisserie en tant qu’art, sur de nouvelles pistes d'usages (notamment dans le domaine du design et de l'architecture), de nouveaux matériaux, de nouvelles sources iconographiques, pour stimuler la création et soutenir la filière économique.

C'est aussi un centre d’étude et de recherche, pour la formalisation et la conservation du savoir-faire, voire pour faire resurgir des techniques anciennes. Il s'agit de faire concorder des programmes d'expérimentation et de recherche avec la présence d'un pôle professionnel et de ses ateliers.

La Cité en chantier

Le chantier des collections

La réhabilitation du bâtiment est menée en parallèle d'un travail sur les collections de l’École nationale d’Arts décoratifs (ENAD) d’Aubusson, devenue par la suite École nationale supérieure d’Art (ENSA) Limoges-Aubusson. Ces travaux d’élèves représentent depuis 1884 les orientations pédagogiques des directeurs successifs.

Retracer l’histoire d’une production

En 1884, l’école d’art d’Aubusson devient l’une des trois écoles d’État de l’époque, avec Paris et Limoges, avec le même directeur, Auguste Louvrier de Lajolais (1829-1908) : cours de tissage (basse et haute lisse), étude des modèles anciens et l’adaptation de la plante et de la fleur aux compositions ornementales.

Après la première guerre mondiale, Antoine Marius-Martin (1869-1955) repense la pédagogie : réduction du nombre de couleurs, travail avec des fils plus gros, mise au point d’un système de carton numéroté codant chaque couleur, prémices des deux grands mouvements du XXe siècle (les cartonniers et la tapisserie de peintre).

Son successeur, Élie Maingonnat (1892-1966), poursuit jusqu’en 1958 la même dynamique, avec, dès 1937, l’artiste Jean Lurçat et ses suiveurs.

Dans les années 1960, Michel Tourlière (1925-2004) fait appel aux architectes Danis et Caradec pour construire le bâtiment actuel, avec le projet d’une institution appuyée sur l’excellence de la formation de lissier et une grande ouverture à l’international.

Dans les années 1990, l’ENAD d’Aubusson et celle de Limoges sont fusionnées en une entité : l’ENSA Limoges-Aubusson,

En 2009, le site d’Aubusson est fermé et le bâtiment est transféré à la Cité de la tapisserie.

Le 28 mars 2012, le Conseil d’administration de l’ENSA décide de déposer la collection de l’ENAD à la Cité internationale de la tapisserie, à qui revient maintenant le travail de documentation des collections.

Un chantier des collections, qu’est-ce que c’est ?

Un chantier des collections consiste en une chaîne opératoire dont le but est de mettre à niveau la conservation et la documentation des pièces d’une collection publique.

Après le dépoussiérage de chaque œuvre, un constat d’état est établi, au sein d’une fiche technique la plus complète possible comprenant notamment le titre (s’il y en a un), le numéro d’inventaire et une ou des photographies documentaires. Toutes ces informations sont versées dans le logiciel de gestion des collections. Les œuvres sont ensuite conditionnées à l’aide de matériaux stables dans le temps pour assurer leur conservation. L’objectif est de rendre exploitable cette collection, par exemple pour l’enseignement.

En parallèle de l'inventaire des innombrables échantillons de tissages d'élèves, des cartons de tapisserie, maquettes, études préparatoires, l’ensemble des archives et correspondances d’artistes est inventorié dans l’optique d’une campagne de numérisation.

La Cité en chantier

Le chantier pas à pas

Le nouveau musée de la tapisserie au sein de la Cité de la tapisserie ouvrira ses portes au début de l'été 2016 dans le bâtiment de l’ancienne École Nationale d’Arts Décoratifs d’Aubusson, réhabilitée à cet effet. La Cité vous propose de suivre les grandes étapes de son chantier.
Work-in-progress.

Selon le projet de l’Agence Terreneuve, la monumentalité, la luminosité, les façades rythmées et la vue exceptionnelle sur Aubusson sont conservées. Par la conservation ou le recyclage d’un maximum d’éléments, les espaces sont optimisés, s’inscrivant dans la géométrie du bâtiment existant. La surface est augmentée grâce à la création d’un niveau inférieur. Les scénographes Frédérique Paoletti et Catherine Rouland investissent cette surface d’exposition triplée en proposant une muséographie inédite, immersive et interactive. L’internat est quant à lui démoli pour créer un parking visiteurs à l’arrière du bâtiment. 

L’internat grignoté

La démolition par grignotage consiste en la destruction progressive du bâtiment de haut en bas, à la pelle mécanique. Les déchets et gravats sont ensuite broyés. Dans le même temps, les matériaux (ardoises, béton, plâtres, ...) récupérés sont triés pour être recyclés.

Le bâtiment grignoté par une pelle de 20 mètres de haut dont la mâchoire exerce une pression de 8 tonnes par cm2.

 

La restructuration du bâtiment principal 

Le chantier de réhabilitation a débuté à l’automne 2014. Le bâtiment est entièrement réaménagé. L'espace nécessaire à la création de la Nef des tentures (parcours permanent) est obtenu par le terrassement d'un niveau inférieur à la place de l'ancienne administration et du préau de l'école.

     

Vue générale du chantier à l’automne 2014.                                                            Début du terrassement de la future Nef des tentures, janvier 2015.

     

La Nef des tentures entièrement dégagée, pose des "prémurs", juillet 2015.         Les murs de la Nef montés, pose du chauffage au sol sur la dalle, septembre 2015.

Les façades se parent des couleurs de la Cité internationale de la tapisserie, octobre 2015. 

 

L'UE et la Région Limousin investissent sur ce projet.

Pour aller plus loin

  • Suivez le fil du chantier avec #LaCitéEnChantier
  • Retrouvez toutes les images sur Facebook et Pinterest

Marchés publics

Retrouvez ici les appels d'offres et consultations de la Cité internationale de la tapisserie :

 

Accord-cadre tenture-évènement à partir de 4 images de film d'un grand créateur du cinéma d'animation :
- Cahier des clauses administratives particulières
- Règlement de la consultation
- Fiche participation des diplômés "Assistant concepteur, réalisateur et promoteur d’un produit tissé" à la réalisation des tissages
- Avis rectificatif 1
- Avis rectificatif 2

La date limite de remise des candidatures est fixée au dimanche 30 août à 17h00. 
Les candidatures doivent être soumises exclusivement via la plate-forme de dématérialisation : https://cite-tapisserie.e-marchespublics.com/
 

 

Tapisseries des Lumières

Bilan de l'exposition "Aubusson Tapisserie des Lumières"

Aubusson Tapisseries des Lumières, exposition d'intérêt national - 15 juin > 31 octobre 2013

« Aubusson Tapisseries des Lumières », exposition reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture, constitue l’aboutissement d’une collaboration étroite de deux ans entre la Cité de la tapisserie et Pascal Bertrand, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Bordeaux, dont la thèse de doctorat a été consacrée à la tapisserie d’Aubusson entre 1731 et 1791. Le commissariat d’exposition a été assuré conjointement avec Bruno Ythier, conservateur du Musée de la tapisserie.

Fréquentation

"Aubusson Tapisseries des Lumières" a été un succès en termes de fréquentation pour le Musée de la tapisserie : près de 14 000 visiteurs en quatre mois, contre 12 000 en six mois pour "Tapisseries 1925" l’année précédente. Un pic a été atteint avec 341 entrées pour la seule journée du 7 août 2013.

Retombées presse

Le label "exposition d’intérêt national" a permis d’obtenir des retombées médiatiques intéressantes. On peut retenir le reportage diffusé par France 2 au cours du 13h (24 juin), l’interview d’Emmanuel Gérard, directeur de la Cité, au cours du 12/14 de Bernard Thomasson sur France Info (17 juin), la pleine page que le magazine L’Œil a consacrée à l’exposition ou encore l’inscription d’"Aubusson Tapisseries des Lumières" dans les étapes du Tour de France des expositions dans Le Figaro Histoire.

Publication

Cette exposition a donné lieu à la publication de l’ouvrage Aubusson Tapisseries des Lumières, réactualisation de la thèse de Pascal Bertrand, deuxième opus du "Corpus Albuciense". Le livre compte 320 pages et plus de 450 images, soit une iconographie d’une très grande ampleur, jamais rassemblée jusqu’à présent pour Aubusson. Il a vocation à devenir un ouvrage de référence sur la production aubussonnaise de tapisserie au XVIIIe siècle.

Événement scientifique

Le réseau Arachné, séminaire international qui réunit, autour de Pascal Bertrand, de grands spécialistes de la tapisserie et de l’art textile, a tenu sa 5e session les 3 et 4 octobre 2013 au Musée de la tapisserie et à l’ENAD. Cela a été l’occasion d’organiser à Aubusson des conférences de haut niveau sur la tapisserie dans l’histoire de l’art. On citera notamment la présentation assurée par Tatiana Lekhovich, Conservatrice des textiles au Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, sur les tapisseries d’Aubusson réalisées par la Manufacture Braquenié sur commande de l’Empereur Nicolas II de Russie pour le Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg.

Enseignement

Grâce à un partenariat avec le rectorat d’Académie du Limousin, un important travail a été mené en collaboration avec un enseignant d’histoire-géographie pour élaborer des modules pédagogiques et accompagner les scolaires dans la visite de l’exposition. Ainsi, plus de 370 élèves creusois ont visité le Musée et participé à des activités ludiques et pédagogiques autour d’"Aubusson Tapisseries des Lumières ".

Tapisseries des Lumières

L'ouvrage: Aubusson Tapisserie des Lumières

Coll. Corpus Albuciense, vol.2.

Deuxième opus du Corpus Albuciense, Aubusson, Tapisseries des Lumières fait suite à Tapisseries 1925, édité par la Cité de la tapisserie en 2012.

Publié à l’occasion de l’exposition "Aubusson Tapisseries des Lumières", reconnue d’intérêt national et organisée au Musée de la tapisserie du 15 juin au 31 octobre 2013, l’ouvrage du même nom constitue la réactualisation de la thèse de doctorat de Pascal Bertrand. Professeur d’histoire de l’art à l’Université de Bordeaux, spécialiste de la tapisserie d’Aubusson entre 1731 et 1791, il a en outre assuré le commissariat scientifique de l’exposition. Le livre compte 320 pages et plus de 450 images, soit une iconographie d’une très grande ampleur, jamais rassemblée jusque-là pour Aubusson.

Quatrième de couverture :

« Le propos de ce livre est double. Essayer tout d’abord de montrer comment la renommée européenne de la tapisserie d’Aubusson au XVIIIe siècle découle de l’augmentation et de l’intensification des échanges commerciaux internationaux, caractéristiques des Lumières, répondant à une demande précise en ameublement de produits de luxe, de tapisseries de verdure essentiellement, c’est-à-dire représentant divers paysages, enrichies de fabriques et le plus souvent égayées d’animaux et de petits personnages. Reconstituer ensuite le corpus des tapisseries, sachant que les tapissiers d’Aubusson tissaient à la fois les cartons qui étaient mis à leur disposition par la Couronne et ceux qu’ils achetaient pour leur propre usage. Il a donc fallu définir des critères objectifs permettant de regrouper les tapisseries et de reconstituer les diverses tentures réalisées, tels que la répétition d’un même carton et la fréquence des associations d’un tissage avec d’autres, le format des pièces et les marques relevées. »

Aubusson Tapisseries des Lumières. Splendeurs de la Manufacture Royale, fournisseur de l'Europe au XVIIIe siècle, de Pascal Bertrand, Ed. Snoeck, 2013.

Disponible à la boutique du Musée.

Tapisseries des Lumières

Charissa Bremer-David à Aubusson

Interview

Charissa Bremer-David, conservatrice en charge du département des sculptures et des arts décoratifs au Getty Museum de Los Angeles, était en visite à Aubusson le 24 juillet dernier. Elle a accepté de nous livrer ses impressions sur l’exposition "Aubusson Tapisseries des Lumières", reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture.

Pour sa première visite à Aubusson, Charissa Bremer-David a été très agréablement surprise par l’exposition "Aubusson Tapisseries des Lumières". Elle n’avait jusqu’à présent qu’une impression générale d’Aubusson, historique et scientifique : une ville disposant d’un grand savoir-faire traditionnel s’appuyant sur un haut niveau de compétences techniques mais dont la production n’était que d’un niveau moyen.

En cela, elle juge révolutionnaire l’apport scientifique de l’exposition "Aubusson Tapisseries des Lumières", qui donne à voir des œuvres d’une extraordinaire qualité, réalisées à partir de dessins très fins et de belles couleurs. Une production fine d’Aubusson malheureusement peu connue.

Le Getty Museum fait partie du Getty Center, un campus culturel et de recherche situé à Los Angeles.

Retrouvez l’interview complète de Charissa Bremer-David (en anglais) ci-dessus.
Durée : 4’47.

Le tapis en Aubusson

Le tapis M

D'après Sylvain Dubuisson. Dimensions de l’œuvre : 420 x 300 cm.

Peu connu malgré l'intérêt qu'il présente, le Tapis M, imaginé par Sylvain Dubuisson, a été réalisé en 1992 par les Ateliers Pinton. Emblématique de la nouvelle génération de tapis d'artistes qui voit le jour dans les années 1990, il appartient à la collection de la Cité internationale de la tapisserie.

La composition choisie par Sylvain Dubuisson pour le Tapis M reprend une disposition classique dans le tapis : un fond, un médaillon central et une bordure. Le fond est traité en trompe-l’œil, il donne l’illusion d’un faux tressage en bleu et vert sur fond noir. Cet entrelacement de lanières d’une régularité parfaite est animé par des serpentins colorés. De ce tapis ras se dégage une grande lumière, portée par un choix judicieux de laines et de teintures.

Le Tapis M a été réalisé dans le cadre d’une commande du Conseil départemental de la Creuse pour le Musée de la tapisserie d’Aubusson. Bien que Sylvain Dubuisson ait travaillé auparavant avec des musées (à Dijon, Amiens, Lyon ou les Arts Décoratifs à Paris) pour des aménagements muséologiques, le Tapis M constitue sa première collaboration avec un musée pour la création d’une œuvre. C’est en outre sa première expérience avec le tissage de basse lisse.

Sylvain Dubuisson est né en 1946 à Bordeaux, il est issu d’une famille d’architectes. En 1989, une rétrospective lui est consacrée aux Arts Décoratifs à Paris. Au début des années 1990, il dessine un ensemble de meubles et de sièges pour le bureau de Jack Lang au Ministère de la Culture, aujourd’hui au Mobilier National.

 

Pour aller plus loin

Découvrir le Tapis M en vidéo : "M, un tapis de Sylvain Dubuisson", réalisé par Philippe Brzezsanski en 1993.

Le tapis en Aubusson

Le tapis au XXe siècle: réédition d'un ouvrage de référence

Actualisation des travaux de Françoise Siriex, cet ouvrage de référence présente les grandes tendances dans la production de tapis au XXe siècle, de l’Art Nouveau jusqu’aux nouvelles générations des années 1990 et du XXIe siècle. Il a été publié en décembre 2013.

Organisé selon une réflexion chronologique, le livre de Françoise Siriex passe en revue les différents courants de la production de tapis qui se sont épanouis au cours du XXe siècle. Sont ainsi passés en revue l’Art Nouveau, avec des artistes comme Paul Follot ou Gustave Fayet, l’Art déco, porté – entre autres – par Maurice Dufrêne, Édouard Benedictus, ou Jacques-Émile Ruhlmann, le style néo-classique (Paule Leleu, Eugène Printz, …) puis les différents courants d’après-guerre, avec des artistes aussi différents que Sonia Delaunay, Eileen Gray, Fernand Léger, Guy de Rougemont, Pierre Paulin, Camille Henrot ou encore Matali Crasset. L'ouvrage ouvre également des perspectives sur les tapis du XXIe siècle.

Françoise Siriex a été la collaboratrice du décorateur Leleu pendant de longues années. Celui-ci avait commandé de nombreux tapis à Aubusson pour accompagner ses meubles. Elle avait déjà publié un livre sur le tapis, en 1993, avec Jacques Sirat, qui avait quant à lui longuement travaillé pour Braquenié à Paris. Ce livre était intitulé Tapis français du XXe siècle : de l’Art Nouveau aux créations contemporaines. En quatrième de couverture était présenté le Tapis M, de Sylvain Dubuisson, qui venait tout juste de tomber du métier. Vingt ans après, Françoise Siriex et Monelle Hayot ont eu envie de publier un nouveau livre sur le sujet afin d’intégrer l’évolution des compositions et l’arrivée de nouveaux artistes.

La Cité de la tapisserie a contribué à la réactualisation de cet ouvrage : Bruno Ythier, conservateur, a signé la préface et Catherine Giraud, responsable du centre de documentation, a rédigé un important article sur l'art du tapis à Aubusson intitulé "Tapis d'artistes à Aubusson : de Lucien Lévy-Dhurmer à Nicolas Buffe".

Fiche technique :
24 x 28 cm
328 pages Environ
400 illustrations
Prix : 100 €

Tapisseries 1925

Coupé 1925

Créée au début du XXe siècle à Bourganeuf (Creuse), la manufacture de tapis et tapisserie Coupé réalise des œuvres pour les plus importants décorateurs. Son rôle essentiel lors de cette période est illustré par l'importance de ses réalisations à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 qui se tient à Paris.

La manufacture Coupé est une des manufactures très représentées à l’Exposition de 1925 : Marcel Coupé est membre du jury international des récompenses, de nombreuses œuvres de décorateurs exposant dans les pavillons ont été tissées par la manufacture, et, surtout, Coupé possède son propre espace de présentation, comme de nombreux autres ateliers aubussonnais. Que ce soit auprès des décorateurs ou même sur son propre stand, la manufacture Coupé propose des œuvres à la fois représentatives de leur époque mais également innovantes par rapport aux standards de la décoration du début du siècle.

Les productions de la manufacture Coupé exposées sur les stands des décorateurs ou sur son propre stand témoignent des tendances décoratives de cette période, de la plus grande modernité, avec des tapis très originaux, à l'inévitable "luxe et tradition" des Arts décoratifs de cette époque.